Nous considérons la dépendance comme un problème complexe et multifactoriel, qui se manifeste soit de manière transitoire, soit au cours de nombreux épisodes ou de longues périodes au cours de la vie d’une personne. La dépendance peut s’établir à travers la relation à une substance psychoactive (ex. alcool, drogue, médicament), à une activité (ex. jeux de hasard et d’argent, jeux vidéo, usage de technologies, sexualité), ou même à travers d’autres formes de relations (ex. affective, amoureuse). Elle engendre des conséquences néfastes pour la personne qui y est aux prises, son entourage et la communauté.
Ces méfaits peuvent évoluer sur un continuum de sévérité et s’observer à travers les différentes sphères de vie des individus, non seulement sur le plan quantitatif (quantité, fréquence, durée de l’usage de substances, de jeux de hasard et d’argent ou d’Internet), mais également en termes qualitatifs (souffrance ressentie, altération du fonctionnement social, impacts sur la santé, sentiment de perte de liberté, etc.).
L’offre de service en traitement des dépendances du Centre CASA s’inscrit dans une vision globale de la personne, plaçant celle-ci au centre de sa propre démarche. Elle s’articule selon les principes fondamentaux des deux approches que nous préconisons, soit la réduction des méfaits et l’approche conitivo-comportementale, qui dictent les meilleures pratiques reconnues, c’est-à-dire basées sur les données probantes ou les consensus d’experts, que nous adoptons.
Réduction des méfaits
Cette approche vise la diminution des conséquences néfastes liées à l’usage de substances, de jeux de hasard et d’argent ou d’Internet sur la santé et la société. La réduction des méfaits est une approche basée sur une attitude pragmatique, bienveillante et humaniste, ayant comme principe que l’humain est en mesure de faire des choix plus positifs pour sa santé lorsqu’il a accès à du support, de l’éducation et que son pouvoir d’agir est favorisé. Cette approche promouvoit une culture thérapeutique de non-violence, d’apprentissage et de collaboration. Elle met de l’avant des pratiques prévisibles, la gestion participative des conflits, des désaccords ou des manquements aux règles de vie, le respect de l’intimité ainsi que l’utilisation d’un langage et d’attitudes soucieux du respect de la dignité, notamment. Elle assure par conséquent le déploiement, par l’environnement de CASA et ses intervenants, de tous les efforts nécessaires afin d’éviter la retraumatisation de sa clientèle vulnérable.
Concrètement, les implications de l’adoption de la réduction des méfaits s’observent dans notre pratique clinique par :
L’accent mis sur la création de l’alliance thérapeutique ;
La mise en place d’un environnement de traitement thérapeutique sain (ex. langage non stigmatisant, climat de sécurité, interventions non-moralisatrices, fonctionnement prévisible) ;
L’évaluation centrée sur le client ;
La participation active de la personne aidée à l’élaboration de son plan d’intervention, basé sur la hiérarchisation de ses besoins et l’identification de ses objectifs personnels ;
La définition du succès thérapeutique (en termes d’amélioration de la qualité de vie et non seulement en termes de temps et de fréquence consacré à l’usage de substances, de jeux de hasard et d’argent ou d’Internet).
Approche cognitivo-comportementale
L’approche cognitivo-comportementale, dont l’efficacité est largement démontrée, se retrouve au cœur de l’offre de service en traitement des dépendances au Centre CASA depuis de nombreuses années. Les thérapies cognitives-comportements (TCC) s’appuient sur les théories de l’apprentissage social ainsi que sur les théories cognitives. Elles contribuent à améliorer la gestion des émotions désagréables en modifiant les pensées, croyances et comportements par le biais d’expériences d’apprentissage nouvelles et plus adaptées à la réalité de la personne. Elle constitue une approche incontournable, notamment, dans l’accompagnement des personnes aux prises avec une dépendance associée à un TSO concomitant, proposant des interventions empiriquement validées favorisant l’acquisition de stratégies d’adaptation sécuritaires aux impacts de leur vécu traumatique. Compte tenu qu’elle favorise des interventions limitées dans le temps, elle est tout à fait indiquée dans le contexte de thérapie brève.
Concrètement, cela s’actualise dans nos programmes et services par des interventions individuelles et de groupe ayant pour objectifs de favoriser, notamment :
L’adoption de saines habitudes de vie ;
La prise de décision éclairée et l’identification de ses motivations personnelles à changer ses habitudes d’usage de substances, de jeux de hasard et d’argent ou d’Internet afin d’en réduire les méfaits ;
La compréhension de sa dynamique de dépendance (déclencheurs) ;
L’augmentation des capacités de gestion émotionnelle ;
L’acquisition d’habiletés de communication affirmative ;
L’augmentation de la connaissance, de la confiance et de l’estime de soi (identité, besoins, forces, capacités, limites, valeurs, projets de vie, etc.) ;
L’amélioration de la capacité à résoudre des conflits ;
L’augmentation des activités remplaçant l’usage de substances, de jeux de hasard et d’argent et d’Internet (gestion des temps libres) ;
L’identification des situations à haut risque de rechute ;
La mise en place de stratégies de prévention de la rechute.
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